11-07 : Maslacq => Imanol GARAY, l’art du vin

 Un chai inimitable où s’affiche un vélo fabriqué à partir d’un tonneau, témoin de la passion du cyclisme qui fut l’aimant vers le Béarn d’Imanol GARAY.
Rodolphe MARTIN

Derrière les portes battantes de la grange où il a installé son chais en 2018, à l’entrée de Maslacq, émerge la sonate au clair de lune de Beethoven. C’est pourtant un chai qui n’a rien de classique. Au centre de la pièce, entre bouteilles, casiers et amphores, y trônent un piano à queue et un piano droit. Le vigneron maître des lieux, Imanol GARAY ne choisit pas entre ses passions : Il les fusionne. La preuve au mur où est accroché un vélo en bois.

 
  •  Je m’intéressais de plus en plus au vin. En 2004, j’ai pris la décision de faire de ma passion, mon métier. »
  • En s’installant à Orthez en 2007, il avait planté de la vigne dans son jardin avec une arrière-pensée. « Elles m’auront permis d’apprendre, de me planter, de vivre mes expériences ».
  • Le point de départ d’une aventure d’autodidacte qui le verra sortir officiellement ses premières cuvées en acquérant du raisin à partir de 2012 au domaine Laougué à Madiran puis en 2015 au domaine Pichard. En 2016, il a saisi une opportunité du côté de Baïgorry : 0,7 hectare en petit courbu, petit et gros manseng tout en menant l’aventure Hegain Egin, des vins mis en bouteille chez lui avec du raisin acheté en Biscaye. Avant en 2019, d’accéder à la vigne municipale de Moncade.
  • « Propriétaire de rien », il a néanmoins produit une quinzaine de cuvées différentes depuis treize ans dont certaines avec quelques nuances, au rythme moyen de 10 000 bouteilles par an. La moitié est vendue en France, l’autre s’exporte au Japon, au Danemark en Californie. Sa fierté n’est pas d’aller si loin. Lui, la place ailleurs : « la fierté c’est quand quelqu’un qui n’aime pas trop le vin goûte et me dit ‘’ah, ça, j’aime’’ ».
 
Libre et vivant
  • Parce qu’il y met tout son être pour signer des vins libres et vivants. Pour le reste, le poète Imanol Garay se refuse à toute définition : « ce qui compte c’est l’interaction avec celui qui le boit. Ma définition n’a pas d’intérêt, tout est question de ressenti. »
  • Un ressenti à la première gorgée ou simplement en regardant l’étiquette : chez Imanol, les œuvres se superposent. Peignant des aquarelles depuis 4 ans après des essais à l’adolescence, il est allé au bout de la démarche en les dédiant à ses vins. « Au départ, j’avais besoin de faire des étiquettes pour une micro cuvée de 250 bouteilles ». Il a continué. Pour certaines bouteilles, le client peut même choisir l’étiquette originale qui l’ornera.
  • Un privilège qui va avec un coffret à 400 euros, contenant aussi un livre d’art regroupant ses œuvres picturales, et un vinyle de ses compositions musicales au piano, enregistrées dans son chai, entre deux vinifications. En 2021, celui qui n’a jamais appris le solfège, avait ressenti « un appel du piano ». Il a trouvé un instrument sur Le Bon Coin et c’était parti.

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